La santé comptable des CHU s’améliore mais sous contrainte financière

Après avoir quintuplé leur déficit entre 2016 et 2017, les CHU connaissent une meilleure santé comptable : en 2018, les 32 CHU ont conclu leur exercice avec un déficit global de leur budget principal de 164 millions d’euros, soit presque deux fois moins que l’année précédente (306 millions d’euros).
Le résultat net comptable affiche un déficit de 102 millions d’euros, soit là encore, une réduction de moitié par rapport à 2017 (212 millions d’euros). Selon la conférence des directeurs de CHU, cette diminution s’explique par « la poursuite des plans de retour à l’équilibre dans les établissements déficitaires ».
L’activité en volume de ces établissements a été « soutenue » tout au long de l’année dernière, avec une progression globale de 1 % des séjours et un dynamisme de l’activité ambulatoire (+ 1,9 % des séjours sans nuitée et séance). En revanche, alors qu’elle était plutôt stable en 2017 (– 0,2 %), l’hospitalisation complète a connu une diminution plus marquée (- 0,9 %). La conférence des directeurs souligne que cette évolution de l’activité a rendu « encore plus complexe la gestion de la contrainte financière, qui est demeurée très exigeante sur les recettes d’activité et les dotations forfaitaires » des CHU. Et pour cause : l’hospitalisation complète représente toujours 85 % du total des recettes de T2A des CHU.
La meilleure santé comptable des CHU s’explique également par une limitation à 0,7 % de l’évolution de leur masse salariale l’année dernière (+ 2,2 % en 2017). Une limitation due à une évolution maîtrisée de 1,5 % des effectifs médicaux seniors et à un repli de 0,6 % des personnels non médicaux.
Reste que toutes ces contraintes financières pèsent sur la capacité d’investissement des CHU. En 2018, leur effort d’investissement (1,57 milliard d’euros) s’est élevé seulement à 4,9 % « alors qu’il devrait atteindre au moins 8 % selon les référentiels de l’IGAS et de l’IDF », déplore la conférence des directeurs.

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