L’Académie de médecine relance la polémique sur les génériques

351 – CardioNews – Un récent rapport de l’Académie de médecine a ravivé la bataille sur les génériques. « La bioéquivalence entre produit référent et générique ne signifie pas qu’il y a automatiquement une équivalence thérapeutique, en particulier lors de la substitution d’un générique par un autre », indique notamment le rapport au chapitre des « réticences », dans lequel il mentionne les réserves faites par la Commission nationale de pharmacovigilance sur « la substitution des médicaments à marge thérapeutique étroite par des génériques » : antiépileptiques, anticoagulants, hypoglycémiants, thyroxine ou certains médicaments à visée cardiologique. L’Académie de médecine cite, entre autres, l’exemple des génériques du Plavix, à base de sels différents du produit princeps, cette différence augmentant la fluctuation de biodisponibilité et pouvant compliquer la substitution. Le rapport met aussi en cause la fabrication de génériques dans des pays qui « n’hésitent pas » à contourner les règles de bonnes pratiques, et voit dans la mondialisation croissante de la production des génériques un risque pour la qualité des produits, les contrôles devenant de plus en plus difficiles à effectuer.

Si le rapport de l’Académie de médecine conforte l’association de patients « La Ligue rein » dans son hostilité aux génériques, il met en colère le directeur général de l’AFSSAPS, Dominique Maraninchi, qui parle d’ « intoxication », de « désinformations » et de « contre-vérités » à son propos. Concernant la problématique des matières premières produites en Chine ou en Inde, il souligne qu’elle « n’est pas réservée au générique mais concerne aussi les princeps ». Il estime que la faible pénétration de certains génériques est plus affaire de « marketing » que d’efficacité et de sécurité. Prenant l’exemple des génériques du Plavix, Dominique Maraninchi indique que 40 d’entre eux ont été contrôlés au cours des trois dernières années, et qu’ils étaient « de bonne qualité ». Rappelons que dans son n° 332, Le Cardiologue avait fait le point sur l’utilisation des génériques en cardiologie et les difficultés qu’elle pose dans certains cas, n’en déplaise au directeur de l’AFSSAPS.

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