Les effectifs et l’activité des chirurgiens cardiovasculaires

La chirurgie des varices arrive évidemment en tête des actes pratiqués par les chirurgiens vasculaires avec près de la moitié des actes et des dépassements moyens de l’ordre de 70 %.

La chirurgie des varices représente encore 20 % de l’activité des chirurgiens « thoraciques et cardiovasculaires » ; de leur part, les dépassements sont moindres, inférieurs à 50 % ; la distribution des actes restants affichant un large panel d’actes : pontage avec CEC (5,7 % des actes), chirurgie vasculaire aortique ou mitrale (5,1 %), thromboendoartériectomie des carotides, de l’aorte abdominale, des fémorales ou des poplitées (4,2 %), dilatation des artères iliaques ou des M.I. (4,1 %), pontage artériel des M.I. (3,7 %). La rythmologie est dérisoire dans leur pratique (1,1 % de leur activité consacrée à la pose de pace-makers).

On observera, pour la petite histoire, que cet inventaire assez exhaustif de l’activité a été rendu possible par l’existence de la CCAM et le codage des actes. Cet exercice était rigoureusement inenvisageable il y a deux ans !

Si les négociations tripartites (Médecins- Caisses-Complémentaires) sur le secteur optionnel se déroulent à la faveur d’une météo plus clémente que celle qu’on avait pu redouter, celles relatives à l’avenant tarifaire annuel dénote une singulière dérive par rapport au cadre juridique issu de la Loi-Douste.

Le constat d’abord : rarement sans doute négociation se sera ouverte dans une telle limpidité des enjeux. Les généralistes en attendent un calendrier de passage du C à 23 €, prix auquel leur permet de prétendre leur accès au statut de spécialiste dans le courant de l’année. Tout le monde compte que le principe sera acté en deux étapes, la première en mars, la seconde en fin d’année comme l’avait d’ailleurs suggéré Xavier BERTRAND en personne. Les généralistes en font une question de principe – on les comprend – mais enfin le sujet est suffisamment complexe pour que Xavier BERTRAND mandate sur le sujet M. Pierre-Jean LANCRY, actuel directeur- santé de la MSA.

Les spécialistes, eux, n’ont rien d’autre à attendre que le passage à la deuxième étape tarifaire de la CCAM, également prévue et qui aurait dû normalement survenir en 2006. Les spécialités exerçant en plateau technique en profiteront pour essayer d’obtenir satisfaction dans leur conflit sur la PDS en établissement.

Point final et l’affaire serait sans doute entendue sans l’intervention de M. Michel RÉGEREAU. Autant son prédécesseur Jean- Marie SPAETH pouvait se montrer hâbleur, singulièrement dans les médias, autant le successeur, également CFDT, cultive la discrétion… active. Alors que personne – sauf peut-être le Conseil d’État qui n’a jamais été saisi du sujet – ne sait dire le périmètre de ses responsabilités, il a réussi à faire croire que la marge de manoeuvre du directeur, M. VAN ROEKEGHEM, dépend du mandat que le Conseil lui concède.

La manoeuvre satisfait d’ailleurs ledit Directeur qui le désigne pour Flageolet, le gendarme du théâtre de Guignol… Les syndicats médicaux ont, depuis quelques semaines – et le disent désormais haut et fort – assez d’être les dindons d’une farce écrite d’avance. Tout le monde a bien compris que l’UNCAM – président et directeur confondus – a décidé (comme l’an passé) de gagner du temps et, par voie de conséquence, quelques millions d’euros à chaque mois qui passe. La suspicion s’est alimentée, mi-janvier, de la polémique née de la publication, largement prématurée dans la presse, du rapport que le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie vouait aux revenus médicaux.

Un pronostic pour finir : signature il y aura bien – le contraire est impensable dans le contexte politique – et photo de famille dans la presse avant le premier tour des présidentielles. Au lendemain du deuxième tour des législatives (17 juin) commence une période de parfaite instabilité. ❚

Jean-Pol Durand

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Cent-trente-et-un cardiologues publics ont un secteur privé
| |La presse parisienne a fait son miel de la révélation – alors que le rapport n’avait pas même été discuté en séance plénière – d’un document du HCAAM (Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie) relatif aux revenus des médecins libéraux. En pleine amorce des négociations conventionnelles tarifaires, la comparaison des revenus des médecins libéraux avec les salariés a évidemment fait l’effet d’une bombe. C’était d’ailleurs sans doute l’objectif de l’auteur. On attendra ici sa publication officielle pour tenter une exégèse sur le fond. _ Pour l’anecdote, on notera qu’à la différence des documents antérieurement diffusés par la CNAM ou par la CARMF, cette analyse recèle un petit « scoop » avec les statistiques d’honoraires perçus par nos confrères hospitaliers publics disposant d’un secteur privé. Ils sont 131 dans ce cas, ayant perçu pour 2004 68.668 € d’honoraires. Plus surprenant sans doute : le champion de la catégorie (dont l’anonymat est préservé) a touché la modeste somme de 429.539 € en 2004. _ Rappelons que le salaire de PH – à l’échelon 8 correspondant à un milieu de carrière – s’établit à 5.204, 42 € (salaire brut), auxquels peuvent s’ajouter des primes de sujétion diverses (255, 29 € par nuit, dimanche ou jour férié de garde statutaire). Le renoncement au secteur privé est également gratifié d’une prime de 471, 22 €. D’une manière générale la somme des différentes primes équilibre le taux de charges salariales. En secteur privé le taux de redevance due à l’établissement pour l’utilisation de ses ressources en logistique et personnels est de 15 % (CHG) à 25 % (CHU) pour les consultations, de 40 à 60 % pour les actes techniques.|

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