Mais que reste-t-il donc à la convention ?

Les syndicats représentatifs se sont retrouvés la semaine dernière pour une première séance de négociations conventionnelles. Il est de coutume que ce premier tour de table soit l’occasion pour chaque délégation de bien marquer les limites de la négociation. Malgré l’annonce tonitruante des 18 propositions du Conseil de l’UNCAM, cette fois ci, ces dernières apparaissent bien limitées. Jugez en ! _ La permanence des soins, la régulation de la démographie médicale, les contrats de qualité, les objectifs de dépenses et même la formation conventionnelle, autant de sujets essentiels qui, PLFSS après PLSSS en passant par la loi HPST, ont été sortis par le législateur du cadre de ces négociations. _ Qu’y reste-t-il ? La régulation des rémunérations ? Le directeur général de l’UNCAM a confirmé ce que l’on redoutait, à savoir l’absence (définitive ?) de perspectives de revalorisation de la valeur des actes auxquelles sont appelés à se substituer des forfaits de « structures » ou rétributions « à la performance ». _ Constat largement partagé par le corps médical et les cardiologues en particulier, mieux placés que quiconque pour regretter que la valeur du coût de la pratique et celle du point travail soient bloquées depuis plus de 7 ans. La taxation des FSE ? L’informatisation des cabinets médicaux ? Et bien évidemment la maitrise médicalisée ? Depuis deux ans, ce sont les honoraires des radiologues, biologistes, rhumatologues et autres cardiologues interventionnels qui ont servi de variables d’ajustement à la maitrise devenue strictement comptable à travers les PLFSS. _ Que reste-t-il donc à négocier ? Bien sûr le fameux secteur optionnel… ! Mais pour le moment son périmètre est tellement limité que la majorité des spécialistes et la totalité des cardiologues s’en retrouvent exclus. Ce n’est certainement pas cette version qui permettra d’améliorer l’accessibilité aux soins (comprenez réguler les dépassements d’honoraires). Tant que la cotation des actes sera aussi éloignée de leurs valeurs réelles, ce sera un dialogue de sourds dans lequel nos interlocuteurs n’y verrons « qu’une affaire de pognon » comme l’a scandaleusement soutenu le secrétaire général de la CFDT à propos de la légitime demande d’implication des généralistes dans la vaccination antigrippale.

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