Plus on avance en âge et… plus on travaille !

Les études d’opinion ont, en période de crise, l’incontestable avantage d’éclairer la réflexion des décideurs : et la crise démographique de la cardiologie libérale – dont on rappellera qu’elle n’a pas encore vraiment commencé par rapport à celle qu’on pronostique dans 5 ans – pose suffisamment de problèmes pour qu’on se penche sur les intentions professionnelles de ceux qui seront appelés à pratiquer la cardiologie libérale de demain. La prochaine édition du « Livre Blanc », dont le syndicat a programmé la publication au printemps 2008, a sondé au printemps dernier les intentions d’installation des internes et CCA. Les enseignements de cette étude fonderont plusieurs des propositions formulées à cette occasion. L’initiative des deux syndicats régionaux de l’Ouest – Bretagne et Pays-de-Loire – d’interroger leurs mandants apporte un éclairage nouveau et intéressant sur les pratiques et les intentions des différentes générations de cardiologues libéraux. Quatre-vingt-treize cardiologues ont donc répondu à la requête de leur syndicat, harmonieusement issus des deux régions et globalement représentatifs des variables habituelles : classes d’âge, sexes, secteurs d’exercice conventionnels. Près de la moitié des effectifs revendique un exercice libéral « exclusif », l’autre moitié cumulant une pratique libérale et un statut d’attaché ou de PH à temps partiel. Héritage de l’histoire de cette région bicéphale, l’exercice en groupe y est dominant (68,82 %), au demeurant conforme à ce qu’on sait de la moyenne nationale. Les données revendiquées d’activité ne sont pas exactement en ligne avec ce qu’on connaît de l’emploi du temps du cardiologue « moyen » français en 2007. Les cardiologues ayant répondu à l’enquête estiment ainsi leur semaine d’activité à 55 heures de travail (56 en Pays-de-Loire et 54 en Bretagne) contre 46 au plan national.

Ces données, évidemment déclaratives, sont pourtant à rapprocher des statistiques démographiques des deux régions, caractérisées en Pays-de-Loire comme en Bretagne par un phénomène de déficit relatif avec respectivement 6 et 7 cardiologues pour 100.000 habitants contre 9,5 en moyenne nationale. Comme quoi la densité cardiologique « pèse », directement et explicitement, sur l’emploi du temps individuel de chaque cardiologue. Pour autant l’attachement à la région d’exercice reste fort, soit que le praticien en soit originaire soit qu’il l’ait choisie au moment de son installation. Ã la question « Si vous veniez d’obtenir votre diplôme de cardiologue aujourd’hui, iriez-vous dans votre région ? », la réponse est majoritairement positive dans l’une et l’autre des deux régions, même si elle se nuance à la marge avec une nouvelle et nette attirance pour le statut hospitalier. Mais la grande leçon de ce sondage est à chercher ailleurs, dans la mesure, pour le coup inédite, des différences de pratique selon les classes d’âge. Les promoteurs de l’étude ont discriminé les réponses selon l’âge des répondants. Quatre décennies ont ainsi été analysées selon l’année de naissance : 1935/1945, 1946/1955, 1956/1965, 1966/1975. Nous nous contenterons ici d’aborder deux sujets seulement, sans doute les plus significatifs dans le cadre d’une analyse prospective : le temps de travail et la pratique « moyenne » d’une part, la vision de l’avenir à cinq ans d’autre part. Dès lors que les réponses sont assez rigoureusement superposables entre les deux régions, nous les analyserons en Bretagne pour le premier item, en Pays-de- Loire pour le second. •

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